Jean Crotti est né à Lausanne en 1954.
Après une année d’études d’histoire de l’art à l’université de Lausanne (1976), il entre en 1977 à l’école des beaux-arts de Genève, qu’il quitte en 1979 sans attendre l’obtention d’un diplôme.
Il rencontre l’artiste Jean-Luc Manz avec qui il vit et expose régulièrement son travail.
Ensemble et avec leurs amis Alain Huck, Robert Ireland, Catherine Monney et Christian Messerli, ils fondent l’espace M/2 à Vevey en 1987, lieu qui permet à de nombreux artistes de se faire connaître.
En 1992, il obtient une bourse de la Conférence des villes suisses pour un séjour au Caire.
De 1993 à 2002, il partage sa vie et son travail entre la Suisse et l’Egypte.
Il se rendra ensuite en Turquie (2003-2005) et en Roumanie (2006-2007).

Le travail de Jean Crotti témoigne d’une exploration incessante de la figure humaine et de ses possibles représentations.

Alain Huck a construit des cabanes, creusé le sol, allumé des feux, cultivé des cyclamens, chargé du foin et des feuille mortes sur des camions, construit des barrages dans les ruisseaux. Après une enfance campagnarde et horticole il découvre la littérature classique, la philosophie présocratique, l’histoire de l’art, au collège puis au gymnase de Vevey. Au début des années 70 il visite deux expositions à Vevey : Les Estampes de Dali sous la verrière de la Galerie Arts et Lettres et Ecologie au Musée Jenisch.
Il rencontre Janos Urban et Jean Otth à l’Ecole des Beaux-Arts de Lausanne, monte sa première exposition personnelle au Loft à Vevey en 1986 et initie à cette occasion le projet M/2 avec ses amis artistes.
Après des résidences à Rome puis à Paris, il expose à Fri-Art en 1993, à Circuit en 2002, au Musée Jenisch en 2006, au Mamco en 2009, à Art Unlimited en 2011, au Centre culturel suisse de Paris en 2012, chez les Rats à Vevey en 2013… Il travaille régulièrement avec la galerie Skopia.

Robert Ireland
Telle la coquille Saint-Jacques, l’atelier de Robert Ireland est une extension de ses pensées. C’est un espace de remplissage tout en subissant de grands ressacs de vide. Si certaines préoccupations se cristallisent en des surfaces dessinées ou peintes, ou en des pièces plus contondantes, il leur arrive parfois de migrer au-dehors afin d’éprouver le regard d’autres personnes, curieuses parfois, dont l’attention suffit à légitimer les années d’insistance d’agencements d’images-pensées dans l’espace mental de son atelier.
Les convergences ont par moment eu beaucoup d’importance pour Robert Ireland ; celles avec le groupe M/2 à Vevey par exemple. Aussi celle du séjour à l’Institut suisse de Rome où des remontées temporelles rejouaient l’importance du passé dans le présent. L’enseignement favorise lui aussi cet entremêlement vital de l’art où la prospection et la rétrospection s’imbriquent l’une à l’autre.
Robert Ireland aime parfois à prendre de l’air, lui aussi, et à rompre avec le confinement de l’atelier qui, s’il protège, risque à la longue de reclure. Sa pratique picturale s’approprie alors des espaces publics comme s’ils étaient une immense feuille de papier se posant sur l’apparence des choses. Parfois encore, afin de déjouer les moments de morne lenteur d’un processus mal engagé ou en panne, Robert Ireland écrit. Souvent sur des carnets différents : notes d’atelier, considérations privées, pensées « méta », critiques, sur le pictural, sur des questions jamais résolues du sens de l’art, de son rôle, des attentes qu’il crée ou pas ainsi que de la position de funambule de l’artiste qui déjoue à chaque pas sa chute afin de frustrer l’attente de spectacle d’un public, au fond, bien lointain…

Jean-Luc Manz est né en 1952.
Après un apprentissage de photographe à Montreux et divers voyages en Europe et aux USA, c’est en 1974, encouragé par un ami qu’il commence à dessiner.
Autodidacte, il commence alors à fréquenter les expositions et découvre Malévitch, Cy Twombly, Joseph Beuys et Blinky Palermo.

En 1987, avec Jean Crotti, Alain Huck, Robert Ireland, Christian Messerli et Catherine Monney, il est membre du groupe M/2 à Vevey. Après avoir enseigné la peinture à l’ESAV, Genève de 1996 à 1999, il est nommé chargé de cours de 2004 à 2017 à la Haute école d’art et de design (HEAD), dans cette même ville. De 2007 à 2014, il est membre de la Commission fédérale d’art et de la Commission artistique de l’Institut suisse de Rome.

Son travail se situe à la croisée de pratiques appropriationnistes et du langage de l’abstraction géométrique.