Giacomo Joyce
James Joyce
Lecture par Guillaume Béguin
dimanche 8 mars à 17h
Depuis 1905 Joyce est à Trieste. Grâce à l’intervention de Svevo, Koyce peut enseigner l’anglais à l’Ecole de Supérieure de Commerce. Il s’y rend le matin et les après-midi il continue de donner des cours particuliers. (…)
Durant les premiers mois de ‘année 1913, il souffre à nouveau des yeux et fait d’autres tentatives afin de faire publier Dubliners tout en avançant dans l’écriture de A Portrait of the Artist as a Young Man et projetant Ulysse.
Est-ce par lassitude de voir son livre refusé ou par peur de vieillir – il passé la trentaine -, toujours est-il que, malgré son lien avec Nora définitivement noué, il va s’amouracher d’une de ses élèves, Amalia Popper. (…) il se prend d’admiration pour elle, lui faisant une cour discrète, digne d’un collégien. Cela durera plusieurs mois et, surtout cette expérience provoque l’écriture de Giacomo Joyce qui ne sera publié que de façon posthume.
Extraits de la postface de Giacomo Joyce
« Qui ? Un pâle visage encadré de lourdes fourrures odorantes. Ses mouvements sont timides et nerveux. Elle utilise des faces-à-main.
Oui : une syllabe brève. Un rire bref. Un bref battement des paupières.
Ecritures en toile d’araignée longues et belles tracées avec dédain et résignation : une jeune personne de qualité.
Je me lance sur une vague facile d’un discours tiède : Swedenborg, le pseudo-Aréopagite, Miguel de Molinos, Joachim Abbas. La vague s’est épuisée. Sa camarade de classe, déroulant son corp enroulé, ronronne dans un italien viennois invertebré : Che coltura ! Les longues paupières battent et se lèvent : un dard brûlant pique et frémit dans l’iris en velours. »
James Joyce, Giacomo Joyce p. 1