L’Âne d’or ou les Métamorphoses (125)
Apulée (folio)
Lecture par Frédéric Ozier
dimanche 7 novembre à 17h30
L’ Âne d’or ou Les Métamorphoses a été écrit au 2e siècle.
Il est le récit audacieux de Lucius voyageant de pays en pays au fil d’aventures parfois lubriques, souvent surnaturelles qui dépeignent une galerie humaine crapuleuse.
Friant d’expériences de magie, il se transforme en âne et ne sortira de sa condition qu’après avoir mangé des roses. Ainsi transformé, l’âne Lucius consent à sa nouvelle situation qui lui permet de vivre et de raconter des évènements « extraordinaires », fantastiques, tragiques, avec beaucoup d’humour.
« Après avoir parcouru des monts escarpés, des vallées riantes, des prairies humides, des plaines labourées, monté sur un cheval du pays, tout blanc, comme l’animal était fourbu, moi-même, désireux de secouer ma fatigue d’être resté assis, en marchant un peu pour me dégourdir, je mets pied à terre d’un bond, j’essuie la sueur du cheval avec un rameau, je lui frictionne soigneusement le front, je lui caresse doucement les oreilles, je lui retire le mors et le fais avancer tout doucement, au pas, jusqu’à ce que l’élimination naturelle des produits de sa digestion, en le soulageant, dissipe sa lassitude. Et, tandis que le cheval tournant l’encolure, de-ci, de-là, se penche pour arracher tout en marchant son déjeuner aux prairies qu’il longe, je me joins à deux voyageurs qui se trouvaient un peu en avance sur moi. Et, pendant que j’écoutais de quoi ils parlaient, l’un d’eux se mit à rire : « De grâce, dit-il, épargnez-nous des mensonges aussi absurdes et aussi énormes ! » En entendant cela, moi, qui suit toujours avide de nouveauté : « Mettez-moi donc plutôt au courant de votre conversation, dis-je, non que je sois indiscret, mais parce que je désire tout savoir, ou, du moins, en savoir aussi long que possible ; et, en même temps, le charme des histoires aplanira, par son agrément, la côte abrupte que nous gravissons maintenant. »
L’Âne d’or ou Les Métamorphoses d’Apulée p. 38-39