Prima Belladonna (Vermilion Sands 1956)
J.G. Ballard (Tristram)

Prima Belladonna, la nouvelle choisie par Noémie Doge pour accompagner son exposition,  est le premier texte écrit par Ballard.
 
A Vermilion Sands, quelque entre Palm Springs et la plage d’Ipanema au sud de la Californie, Steve tient un magasin de plantes acoustiques : mimosa soprano, lys-luth de la Louisiane, criste-marine de Sumatra… toutes ces plantes ont besoin d’être accordées tous les jours.
L’arrivée dans la petite ville balnéaire de Jane Ciracylides, une chanteuse d’opéra à la beauté renversante va entraîner le magasin à sa débâcle.
La jeune femme va établir une relation intime et destructrice avec l’Arachnis, une orchidée dont le rôle primordial est d’allumer et accorder les autres plantes du magasin.

“— Ecoutez !  » Elle me serra convulsivement le bras.
Les plantes autour de nous émettaient une mélodie basse, aux rythmes fondus. Elle fut soudain dominée par une voix plus forte, d’abord aigüe comme le son ténu d’un pipeau, qui se mit à pulser et à s’enrichir jusqu’à se gonfler en voix de baryton, entraînant les autres plantes comme un chœur.
Je n’avais encore jamais entendu l’Arachnis chanter, et je l’écoutais de toutes mes oreilles lorsque j’eus une sensation de brûlure au bras. Je me retournais et vis la jeune femme qui fixait intensément la plante, la peau en feu, tandis que, dans ses yeux, les insectes se tordaient frénétiquement. L’Arachnis se tendit vers elle, le calice dressé, les feuilles comme des sabres rouge sang. ”

Prima Belladonna, J.G. Ballard, Vermilion Sands p.18