To build a Fire (1908),
Jack London, Dover Publisher
Lecture par Cédric Leproust,
samedi 20 février à 18 heures
La nouvelle de Jack London, Construire un feu, se déroule en une seule journée. Un homme marche dans la neige le long du Yukon et tente de résister à un froid de moins 35 degrés.
Le style est dépouillé, l’intrigue est minime, le récit est puissant.
“Mais tout cela – la piste mince comme un cheveu, longue et mystérieuse, l’absence de soleil dans le ciel, l’épouvantable froid, l’inquiétante étrangeté de tout – ne faisait aucune impression sur l’homme. Non parce qu’il y était habitué depuis longtemps. C’était un nouveau venu, un chechaquao, et c’était son premier hiver. Son grand problème, c’est qu’il n’avait aucune imagination. Il était vif et alerte dans les choses de la vie, mais seulement dans les choses, pas dans leurs significations. Un froid de moins vingt-cinq degrés lui paraissait simplement être un fait désagréable, et rien de plus. Cela ne le poussait nullement à réfléchir à sa fragilité de créature liée à la température, ni à celle de l’homme en général, qui ne peut vivre qu’entre certaines limites étroites de chaleur et de froid : pas plus qu’à s’aventurer dans le domaine conjectural de l’immoralité et de la place de l’homme dans l’univers. Vingt-cinq degrés en dessous de zéro, c’était la morsure d’un froid douloureux, qui devait être tenu en respect par l’usage de moufles, d’oreillettes, de mocassins bien chauds et d’épaisses chaussettes. Vingt-cinq degrés en dessous de zéro, pour lui, n’étaient jamais que vingt-cinq degrés en dessous de zéro. Qu’il y ait là quelque chose de plus était une idée qui jamais ne lui était entrée en tête.” pp.8-9